samedi, novembre 15, 2008

Autres appels à contribution pour Conserveries mémorielles (Représentations du passé)


LES REPRÉSENTATIONS DU PASSÉ : ENTRE HISTOIRE ET MÉMOIRE

THE REPRESENTATIONS OF THE PAST : BETWEEN HISTORY AND MEMORY

Appel à contributions



À la fois complémentaires et antagonistes, les relations entre histoire et mémoire en tant qu’appropriations du passé sont une question épistémologique au cœur de la discipline historique. Si la question ne date pas d’hier, elle a pris une importance nouvelle depuis les vingt dernières années sous l’impulsion de ce que les historiens Pierre Nora, François Hartog et Allan Megill ont aptement et respectivement nommé le « moment-mémoriel », le « flot mémoriel » et la « memory craze ». Ce phénomène se caractérise essentiellement par l’irruption de la mémoire dans l’ensemble des sphères de la société générant une « commémorite » aiguë, une (sur)patrimonialisation du passé et surtout un appel à un devoir de mémoire court-circuitant les opérateurs critiques du travail de l’historien. La mémoire tente de s’emparer, au détriment de l’histoire, de la totalité de l’espace représentationnel du passé : elle se place devant l’histoire comme mode de gestion du passé. Ce véritable défi mémoriel a engendré une importante littérature notamment chez les historiens et les philosophes sur la nature des rapports entre histoire et mémoire. Si un constat peut être fait de cette littérature foisonnante, c’est bien la complexité caractérisant ces rapports, complexité qui résulte avant tout de leur historicité. La nature des rapports entre histoire et mémoire a en effet variée tant dans le temps que dans l’espace de l’Antiquité jusqu’à nos jours.



À cet égard, le présent appel à contributions vise à renouveler la question des rapports entre histoire et mémoire à travers le prisme conceptuel des représentations. Cette approche connaît un succès considérable en histoire et dans l’ensemble des sciences sociales et participe à leur tournant herméneutique et pragmatique ; l’histoire et les sciences sociales s’« humanisent » (François Dosse) en se distanciant du déterminisme, du matérialisme, du structuralisme et du fonctionnalisme leur ayant longtemps servi de matrices théoriques. Le concept de représentations leur permet de mieux établir l’agencéité des dimensions réflexive, discursive et idéelle du comportement des acteurs sans pour autant les désincarner de leur environnement social comme le faisait une certaine histoire des idées maintenant dépassée. Or, les ressources heuristiques de l’approche des représentations ont paradoxalement été peu mises à profit par les chercheurs s’intéressant aux relations entre histoire et mémoire, à l’exception notoire de Paul Ricoeur et de certains adeptes de la new philosophy of history. Pourtant, histoire et mémoire sont, avant toutes choses, comme le rappelle l’auteur de La Mémoire, l’histoire et l’oubli, deux formes de représentation – prise dans l’acception de la présence de l’absence – du passé. La notion de représentation(s) en histoire et en sciences sociales peut à la fois désigner la démarche du chercheur comme opération, être mobilisée dans sa référencialité comme source témoignant d’une réalité extra-langagière et finalement être saisie dans sa performativité comme objet, notamment dans le cadre d’une histoire de la mémoire. En ce sens, il n’est pas exagéré de prétendre que la question des rapports entre histoire et mémoire ne peut se comprendre sans recourir au concept polysémique de représentation(s). Conjuguer la question des rapports entre histoire et mémoire à l'approche théorique des représentations pourra ainsi s'avérer pertinent pour (ré)apprécier la nature complexe de ces rapports, question ayant fait coulé beaucoup d'encre depuis les vingt dernières années, mais qui est toutefois loin d’être épuisée.



Cette mise en relation peut s’effectuer en suivant plusieurs stratégies. Pour cette raison, nous sommes ouverts à des contributions provenant de l’ensemble des horizons disciplinaires des sciences sociales et humanités. Le chercheur intéressé pourra s’inspirer de cette liste (non-exhaustive) d’axes thématiques et de problématisation :



- réflexions épistémologiques sur les rapports entre histoire et mémoire

- les théoriciens facent à la mémoire et/ou à l’histoire

- mémoire de l’histoire et des historiens ; l’ego-histoire

- réflexions historiques sur les rapports complémentaires et conflictuels entre histoire et mémoire de l’Antiquité à nos jours

- représentations du passé comme opération, sources et objets de l’histoire et des sciences sociales

- histoire/sociologie de la mémoire envisagée comme une histoire/sociologie des représentations du passé

- modalités de production et de réception des représentation du passé

- nature et/ou fonctions sociales des représentations historiennes et/ou mémorielles du passé

- tension entre référentialité et performativité dans les représentations du passé

- histoire du temps présent et son rapport à la mémoire

- lieux de mémoire comme outil méthodologique pour réconcilier la mémoire et l’histoire



Ces axes peuvent être abordés tant au moyen d’essais théoriques que de recherches empiriques prenant la forme d’études de cas. Nous encourageons la diversité des cadres spatio-temporels, car envisager les rapports entre histoire et mémoire dans leur inscription historique est une stratégie qui permet d’enrichir leur compréhension.



Dans le cadre de ce numéro de Conserveries mémorielles, journal électronique avec comité de lecture qui est publié par la Chaire de Recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire (Université Laval, Québec, Canada), nous invitons les auteurs à soumettre des propositions de contributions (250 à 500 mots) avant le 5 mars 2009. Les articles des propositions retenues (maximum 10 000 mots) seront attendus pour le 5 juin 2009. Les contributions seront acceptées en français et en anglais.



Veuillez envoyer votre proposition ainsi qu’un court c.v. à l’adresse suivante :



histoire.memoire@gmail.com



Pour plus d’informations, consultez le site de la revue :



http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm



Dirigé par Mélissa S.-Morin, doctorante en histoire, Université Laval et Université de Franche-Comté, et Patrick-Michel Noël, doctorant en histoire, Université Laval, le numéro sera publié à la fin de l’automne 2009.









THE REPRESENTATIONS OF THE PAST : BETWEEN HISTORY AND MEMORY

Call for papers



Complementary and antagonistic, the relations between history and memory as appropriations of the past are an epistemological question at the heart of the historical discipline. If the question has a long history in itself, it has taken a new importance since the last twenty years under the impetus of what the historians Pierre Nora, François Hartog and Allan Megill have aptly and respectively called the « moment-mémoriel », the « flot mémoriel » and the « memory craze ». This phenomenon is essentially characterized by an irruption of memory in all the spheres of society generating an acute commémorite, a (sur)patrimonialisation of the past and above all a call to a duty of memory short circuiting the critical operators of the historical discipline. Memory attempts to seize, to the detriment of history, the totality of the representationnal space of past : it places itself in front of history as a form of management of the past. This memorial challenge has given rise to an important literature in particular among historians and philosophers on the nature of the relations between history and memory. If an observation can be drawn from this abunding literature, it is the complexity that characterizes those relations, complexity ascribable before anything to their historicity. The nature of the relations between history and memory has in effect varied as much in time as in space from Antiquity to today.



The present call for papers aims to renew the question of the relations between history and memory through the conceptual prism of representations. This approach has a considerable success in history and in the social sciences and participates at their hermeneutical and pragmatical shift ; they humanize (François Dosse) themselves by distanciating themselves from determinism, materialism, structuralism et functionalism that have for a long time served them as theoretical matrixes. The concept of representations allows them to better establish the agency of the reflexive, discursive and idealist dimensions of the historical actors without disembodying them of their social environment like a certain kind of history of ideas used to do. However, the heuristic ressources of the paradigm of representations have paradoxically not been very exploited by scholars interested in the relations between history and memory, except for Paul Ricoeur and some adepts of the new philosophy of history. History and memory are, before anything else, as the author of La Mémoire, l’histoire et l’oubli has underlined, two forms of representation – taken in the sense of presence of the absence – of the past. The notion of representation(s) in history and in social sciences can as much designate the scholar’s practice as an operation, be mobilized in its referentiality as a source attesting of an extra-textual reality and finally be grasped in its performativity as an objet, notably in the form of a history of memory. Thus, it is not an exaggeration to claim that the question of the relations between history and memory can’t be understood without resorting to the polysemous concept of representation(s). Conjugating the question of the relations between history and memory with the theoretical approach of representations will prove relevant in the (re)appreciation of the complex nature of these relations, question that has been under close scrutiny for the last twenty years, but that is far from being resolved.



This conjugation can be effectuated by following different methodological strategies. We are open to papers coming from all the disciplinary horizons of the social sciences and humanities. Submissions may be inspired by this list of possible, though hardly exhaustive, subject suggestions:

- Epistemological reflections on the relations between history and memory

- Theoreticians on memory and/or history

- Memory of history and of historians; ego-history

- Historical reflections on the complementary and conflictual relations between history and memory from Antiquity to today

- Representations of the past as operation, source and object in history and in the social sciences

- History/sociology of memory as history/sociology of the representations of the past

- Modalities of production and reception of the representations of the past

- Nature and/or social function of the historical and/or memorial representations of the past

- Tension between referentiality and performativity in the representations of the past

- Histoire du temps présent and its relation to memory

- lieux de mémoire as a methodological tool to reconciliate memory and history



These subjects can be treated by means of theoretical essays or empirical researches-case studies. We encourage diversity in the spatial and temporal parameters of research : to consider the relations between history and memory in their historical inscription is a way of enriching our understanding of them.



For this number of Conserveries mémorielles, electronic journal with peer review and published by Chaire de Recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire (Université Laval, Québec, Canada), we invite authors to submit paper proposals (250-500 words) before 5 March 2009. The articles (10 000 words max.) of the selected papers will have to be submitted before 5 June 2009. Papers can be written in English or French.



Please send your proposal and a short c.v. at :



histoire.memoire@gmail.com



For more informations, please consult the website of the journal:



http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm



Edited by Mélissa S.-Morin, PhD student in history, Université Laval and Université de Franche-Comté, and Patrick-Michel Noël, PhD student in history, Université Laval, the number will be published in late Fall 2009.

Autres appels à contributions pour Conserveries mémorielles (Mémoire à court terme)


Mémoire à court terme


Numéro dirigé par :

Jocelyn Gadbois, doctorant en ethnologie, Université Laval et École des Hautes Études en Sciences Sociales

Catherine Vézina, doctorante en histoire, Université Laval et Centro de Investigación y Docencia Económicas


La mémoire collective sera (heureusement pour l’actuel) toujours menacée par l’oubli. Cette menace rend plus précieux encore les témoignages (oraux, écrits, artefactuels, visuels, virtuels, etc.) du passé, voire du présent. Ces témoins sont là pour se souvenir, pour se rappeler, pour raconter.


À mémoire d’hommes, le souvenir est si intimement lié aux témoins, qu’on le relègue volontiers aux sentiments (notamment la nostalgie), aux impressions peu « rationalisables », à la commémoration du Moi. Pour qu’il y ait reconnaissance, valorisation, appropriation et identification, une mise à distance (historique, culturelle, philosophique, etc.) de cette intimité est nécessaire ; le souvenir doit réussir à s’édifier (aussi) comme un vide, comme un manque, comme une absence.


Parfois, les témoins sont seulement absents. Il y a ici un angle mort ; ces témoins vivront le drame de ne jamais passer à l’histoire. Ils mourront dans l’oubli avec leurs souvenirs, malgré leurs tentatives de se (re)mettre en valeur. Ils échoueront complètement à leur tâche de s’épargner du formatage de l’oubli. Pour eux, le dialogue est devenu impossible. En ce sens, le souvenir de voyage rapporté par un ami finira ses jours à la poubelle, les photos d’un parent éloigné ne réussira qu’à présenter un inconnu, un monument sera laissé à l’abandon, des documents seront égarés dans l’indifférence, un sujet ne sera jamais étudié. Pourquoi ces témoins sont-ils condamnés ? Qu’est-ce qui se passe immédiatement avant et après l’oubli ?


Ce questionnement laisse se suspendre la notion de mémoire à court terme. Comment pourrait-on la définir ? Comme une usine de souvenirs à bas prix ? Une épreuve de mise à distance ? Un passage obligé ? Une mémoire affective ? Une mémoire du présent ? Quelle forme peut-elle prendre dans l’actuel ? Peut-elle rejaillir de l’oubli ? Peut-elle être récupérée et remise en valeur ? Et demeurer intacte ?


Le long terme ne semble pas une qualification accessible à tous les souvenirs. Ils doivent attendre, dans l’oubli, d’être en mesure de rendre intelligible (à nouveau) l’actuel. Cette attente peut demeurer vaine et conduire à leur perte. Ces pertes de mémoire laissent cependant la place à de nouveaux souvenirs, à une nouvelle mémoire à court terme qui s’effondrera, elle aussi, dans l’oubli.


Dans le cadre de ce numéro de la revue virtuelle Conserveries Mémorielles, nous invitons les auteurs à réfléchir à cette notion et de mettre à l’épreuve sa pertinence dans l’axe des études sur la mémoire. Les propositions de contributions (autour de 250 mots) sont attendues le 5 janvier et les article (maximum 8000 mots) devront être acheminés au plus tard le 5 mars 2009.


Veuillez envoyer votre proposition et votre article aux adresses suivantes : memoire_courte@yahoo.fr et c.memorielles@celat.ulaval.ca

Pour plus d’informations, consultez le site de la revue :

http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm

dimanche, novembre 02, 2008

Crowds, Events, Affects


Crowds, Events, Affects

We are seeking academic contributions for a forthcoming edition of Conserveries mémorielles on crowds, events and affects. Crowds may weigh on social life as phantasmatic entities and ghostly presences or as material and sensuous immediate realities involving corporeal experiences of excess, whether overwhelming or pleasurable. In this special issue of Conserveries mémorielles, we wish to explore the eventness of crowd phenomena: how the presence of crowds introduces ruptures of sense, new practices and new intelligibilities.
Topics of interest include but are not limited to :
- Crowds and memory
- Affects and events in crowd theory and literature
- Crowds and material culture
- Imagined communities, imagined crowds.
- Sensuousness of crowds
- Crowds and event theory (Davidson, Ricoeur, Badiou, Deleuze, etc.)
Conserveries mémorielles is a peer reviewed e-journal published by the Canada Research Chair in Comparative History of Memory.
Deadline for submissions is February 28, 2009. Papers shall be written in French or English (MLA citation style) and not exceed 10 000 words.
Please send your submissions with a 250-abstract and a short cv at:
crowdseventsaffects@gmail.com

Publication is expected for Fall 2009.

For further information, visit the website (in French):
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm


Foules, événements, affects


Nous recherchons des contributions pour un futur numéro de la revue Conserveries mémorielles sur la thématique Foules, évnements, affects. Les foules peuvent peser sur la vie sociale en tant qu'entités phantasmatiques ou présences spectrales ou comme réalités immédiates, matérielles et sensibles, impliquant une expérience corporelle d'excès pouvant procurer un sentiment d'inquiétude ou de jouissance. Dans ce numéro spécial de Conserveries mémorielles, nous désirons explorer l'événementialité des phénomènes de foules: comment la présence des foules introduit des ruptures de sens, de nouvelles pratiques et de nouvelles intelligibilités.

Les sujets d'intérêt comprennent mais ne se limitent pas à :

- Foules et mémoire
- Affects et événements dans la théorie des foules et la littérature sur les foules
- Foules et culture matérielle
- Communautés imaginées, foules imaginées
- Foules et sensibilité
- Foules et théories de l'événement (Davidson, Ricoeur, Badiou, Deleuze, etc.)

Conserveries mémorielles est un journal électronique avec comité de lecture qui est publié par la Chaire de Recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire.
La date de tombée pour la soumission d'articles est le 28 février 2009. Les textes seront rédigés en français ou en anglais avec références en format MLA et ne dépasseront pas 10 000 mots.
Pour plus d'informations, visitez le site internet :
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm
Envoyez vos propositions accompagnées d'un résumé de 250 mots et d'un court cv à :
crowdseventsaffects@gmail.com

La publication est prévue pour l'automne 2009.

lundi, octobre 06, 2008

Seuils, soglitudes


APPEL A CONTRIBUTIONS
CALL FOR CONTRIBUTORS

SEUILS, SOGLITUDES -THRESHOLDS, SOGLITUDES

Numéro dirigé par

Tatjana Barazon,
Docteur en Philosophie de Paris IV-Sorbonne



THRESHOLDS, SOGLITUDES

This is an invitation to meditate on thresholds, the space where we enter a house and where we leave it, it is where we don’t dwell. The threshold designates the passing from one state to another, from the inside to the outside, or the point where things start to become different. A threshold is a step to overcome, a passage in itself, a moment of opening significant in anthropology of rituals, a hyphen that separates and unites at the same time.
Nevertheless, in philosophy, the threshold also expresses the human condition itself, a state that we never leave, a state we should not even try to overcome because it concentrates our whole being. The threshold would then be a “zone” as Walter Benjamin calls it, a space where man evolves, always “in between”. On the threshold of the other, as in Martin Buber’s thought, or always on the verge of becoming as Henri Bergson describes “the creation of the self by the self”, the state of the human condition is on the threshold of being. The Hegelian becoming also is a threshold, the overcoming of the self in a dynamic momentum.

In order to introduce the threshold as a technical term in philosophical vocabulary, we suggest the theme of “soglitude”, taking its etymology from the Italian word soglia for threshold and the consonance of the solitary state of the human condition, a loneliness however that always leads to another world, another being, or matter, or even colour. Forever on the threshold of the other, the other person he encounters or the other world he discovers, man is always in between things, interacting and creating a symbiosis with the world in which he evolves. The state on the threshold, the “soglitude”, could well be the deep tonality of the human condition itself. Not a temporary state but rather the expression of the passing and becoming all in one, the movement and the stillness, the link between time passing and the moment that escapes us.

More than a call for papers, this is a call for meditations. From all corners – philosophy, social sciences, mathematics, physics, chemistry, medicine, poetry, literature or other – we invite you to give your liminary (or “soglitary”) point of view.

Abstracts shall reach us by December 15th 2008 and be approximately 500 words long. Authors will be notified by January 15th. We expect your papers that will not exceed 10 000 words by March 30th 2009. The articles will be submitted to a reading panel.
We accept submissions in French or English.

Please send your submission to the following addresses:
soglitudes@gmail.com [ and!]
c.memorielles@celat.ulaval.ca

For further information, visit the Web site:
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm



SEUILS, SOGLITUDES

Ceci est une invitation à méditer sur le seuil. Le seuil est un terme qui renvoie au passage d’un état à un autre. C’est surtout l’espace qui permet d’entrer dans une maison et d’en sortir, là où l’on ne demeure pas. Un seuil c’est une étape à franchir, un passage en lui-même, un temps liminaire d’ouverture si particulier en anthropologie des rituels, ce trait d’union qui sépare et unit à la fois. Le seuil désigne le moment avant de passer à un autre état, quand on est sur le point de changer, ni le précédent ni le suivant, mais un entre-deux. Un éternel présent qui se pose néanmoins dans le devenir.
Dans le domaine de la philosophie, le seuil désigne la condition humaine, un état que l’on ne dépasse justement pas. Non pas une étape à franchir, mais plutôt une « zone », comme le dit Walter Benjamin, ou encore un espace dans lequel l’homme évolue, toujours « entre ». Le seuil exprime l’éternel devenir comme un passage qui n’est pas un état transitoire mais est lui-même devenir dans le sens de Bergson d’une création de soi par soi. L’homme serait ainsi toujours au seuil de l’être. Le devenir hégélien est lui aussi un seuil, un surpassement de soi dans un moment dynamique.

Pour introduire le seuil comme terme technique dans le domaine philosophique, nous proposons le thème de la « soglitude », empruntant l’étymologie au terme italien soglia pour ‘seuil’ et la consonance avec l’état solitaire de l’homme. Toujours au seuil de l’autre, qu’il s’agisse de l’autre dans la rencontre ou de l’autre dans un sens plus universel concernant l’interaction, la symbiose avec le monde, l’homme se trouve toujours dans un entre-deux que l’on ne saurait qualifier de temporaire. Au lieu d’une étape à franchir, le seuil pourrait bien être la tonalité fondamentale de notre être.

Plus qu’un appel à communications, ceci est un appel à méditations sur la soglitude comme état profond de l’homme, à travers tous les points de vue, tous les domaines scientifiques, ou poétiques. Cet appel est ainsi ouvert à des contributions de toutes les disciplines – qu’elles proviennent des sciences sociales, expérimentales, de la philosophie ou de la littérature ou autres – qui voudraient bien apporter leur point de vue liminaire.

Les propositions de contributions (500 mots) sont attendues pour le 15 décembre 2008. Les auteurs retenus seront avertis jusqu’au 15 janvier 2009.

Les articles des propositions retenues (maximum 10 000 mots) seront attendus pour le 30 mars 2009. Les articles seront évalués par un comité de lecture. Les contributions seront acceptées en français et en anglais.


Veuillez envoyer votre proposition de contribution impérativement aux deux adresses suivantes :

soglitudes@gmail.com [et!]
c.memorielles@celat.ulaval.ca

Pour plus d’informations, consultez le site Web de la revue :
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm

dimanche, septembre 28, 2008

CFP : Resorting to the Coast: Tourism, Heritage and Cultures of the Seaside

The Centre for Tourism and Cultural Change (CTCC) is pleased to announce
the following forthcoming conference:

Resorting to the Coast:
Tourism, Heritage and Cultures of the Seaside

25-29 June 2009
Blackpool, United Kingdom
organised by
Centre for Tourism and Cultural Change
&
Institute of Northern Studies
Leds Metropolitan University, United Kingdom

www.tourism- culture.com

Globally, coastlines are arguably the most important sites for tourist
activity and tourism development. The various combinations of sea and
shore have become highly popular and successful attractions, and a
majority of the world's leisure tourists cling to these liminal spaces
at the margins of the land. The lure of the 'seaside', the beach, and
the resorts which have evolved to service and entertain tourists, is
immensely powerful, reflecting a long standing but ever-changing
relationship between humans and the oceans. The dominance of coastal
tourism within the modern period has generated a wealth of issues which
this conference seeks to address, including: The patterns and trends in
how tourists mobilise the resources of sea, sand and shore; Ways in
which coastal communities have adapted to tourism; Environmental
degradation and regeneration of coastal regions and marine ecologies;
The historical forms, structures and aesthetics of 'seaside' resorts;
Regeneration of 'historic' resorts; Continuing multi-national
development of 'pristine' coastlines; Inclusivities and exclusivities in
coastal resorts; Changing beach and seaside holiday 'traditions' .

In addressing such issues this major international and
multi-disciplinary conference seeks to promote dialogue across
disciplinary boundaries on a global stage. We therefore welcome papers
from: anthropology, archaeology, architecture, art and design history,
cultural geography, cultural studies, ethnology and folklore, history,
heritage studies, landscape studies, linguistics, museum studies,
political science, sociology, tourism studies and urban/spatial
planning. The event will seek to draw upon ideas, cases and best
practice from international scholars and help develop new understandings
of the relationships between tourism and the coast. It will also provide
a major networking opportunity for international scholars, policy makers
and professionals.

CALL FOR PAPERS
Key themes of interest to the conference include:

* Histories of coastal tourism developments and resorts;
* Regeneration of coastal economies;
* Social and environmental impacts of coastal developments;
* Representations of seaside holidays in popular culture;
* Worker migrations to coastal sites;
* Beach behaviours and traditions;
* Myths of the sea and coastal communities;
* Coastal resort art and architecture;
* Tourist coastal colonies.
Please submit a 300 word abstract including title and full contact
details as an electronic file to the conference manager Daniela Carl
(ctcc@leedsmet. ac.uk). You may submit your abstract as soon as possible
but no later than 2nd February 2009.
CONTACT

For further details on the conference please visit:
www.tourism- culture.com or contact us at:

Centre for Tourism and Cultural Change
Faculty of Arts and Society
Leeds Metropolitan University
Board, Calverley Street
Leeds LS1 3ED, United Kingdom.
Tel. +44 (0) 113 812 8541 or Fax +44 (0) 113 812 8544

samedi, septembre 27, 2008

Hegel sur la mémoire (Gedächtnis)


Extrait de la Propédeutique philosophique (traduction de Maurice de Gandillac)

§ 155. 1) Le signe en général. La représentation ayant été libérée de la réalité présente extérieure et rendue subjective, cette réalité et la représentation interne se sont situées face à face comme deux choses distinctes. Une réalité extérieure présente devient signe lorsqu'elle est arbitrairement associée à une représentation qui ne lui correspond pas et qui s'en distingue même par son contenu, en sorte que cette réalité doive en être la représentation ou signification.


§ 156. Le mémoire créatrice produit donc l'association entre intuition et représentation, mais une libre association dans laquelle se trouve inversé le rapport précédent, où la représentation reposait sur l'intuition. Dans l'association telle que l'opère la mémoire créatrice, la réalité sensible présente n'a aucune valeur en elle-même et pour elle-même, mais sa seule valeur est celle que lui confère l'esprit.


§ 157. La réalité présente d'ordre sensible se rapporte, par ses déterminations, absolument parlant, à une autre réalité présente. Mais dès lors que la mémoire créatrice fait d'une représentation sa propre détermination, elle devient essentiellement, par là-même, relation entre des représentations et d'autres essences capables de représentation ; et c'est ainsi que commence la communication théorique de ces êtres les uns avec les autres.


§ 158. 2) Le langage. L'oeuvre la plus haute de la mémoire créatrice est le langage, qui est, d'une part, verbal, d'autre part, écrit. La mémoire créatrice, ou mnémosyne, étant la source du langage, il ne peut être question d'une autre source qu'en ce qui concerne la découverte de signes déterminés.


§ 159. Le son est la fugitive manifestation phénoménale d'une intériorité, laquelle, en cette extériorisation, ne reste pas une réalité extérieure, mais se fait connaître comme réalité subjective, intérieure, qui signifie essentiellement quelque chose. – Il est particulièrement important que l'articulation des sons permette de désigner, non seulement des images en leurs déterminations, mais aussi des représentations abstraites. – Absolument parlant, le signe verbal fait de la représentation concrète une réalité sans image, laquelle s'identitfie au signe.

(L'image est détruite et le mot la remplace. Ceci est un lion : le nom vaut la chose. – Logos ; Dieu dit... etc. – Le langage est la suprême puissance chez les hommes. – Adam, dit-on, donna leur nom à toutes les choses (aux animaux). – Le langage est la disparition du monde sensible en son immédiate présence, la suppression de ce monde, dès lors transformé en une présence qui est un appel apte à éveiller un écho chez toute essence capable de représentation.)

vendredi, septembre 26, 2008

Nouveau blog : hating Bergson


Tanja Barazon a maintenant son blog qui est en ligne depuis peu. Il porte sur la philosophie de Bergson et les neurosciences. Les commentaires sont évidemments les bienvenus.

http://hatingbergson.blogspot.com

Paul Gilroy, L'Atlantique noir


Un autre livre électronique gratuit qui mérite plus qu'un simple détour, la traduction de Black Atlantic, l'ouvrage classique de Paul Gilroy qui est paru aux désormais malheureusement défuntes éditions Kargo.

Disponible également sur Google books.

mardi, septembre 23, 2008

Nouveau numéro de Conserveries mémorielles en ligne


Le numéro 5 de la revue Conserveries mémorielles est maintenant en ligne. La thématique est La Bibliothèque (auto)portrait et le numéro a été dirigé par Vincent Auzas et Juliette Dutour.

mardi, septembre 16, 2008

Appel à communications, 9e colloque d'Artefact

APPEL DE COMMUNICATIONS

9e Colloque international de l’Association étudiante des 2e et 3e cycles du Département d’histoire de l’Université Laval
Archéologie – Archivistique – Ethnologie – Histoire- Histoire de l’art – Muséologie

3, 4 et 5 février 2009
Université Laval

Fière de la portée internationale acquise lors de son colloque de l’année dernière, Artefact renouvelle son invitation aux étudiants de 2e et 3e cycles et aux jeunes chercheurs à soumettre des propositions de communication pour le 9e colloque étudiant du Département d’histoire. Les choix suivants s’offrent à vous :

1- Les communications libres :
Nous invitons les étudiants de 2e et 3e cycles, issus des disciplines du Département d’histoire – histoire, histoire de l’art, muséologie, archéologie, ethnologie, archivistique – à venir présenter les résultats préliminaires ou finaux de leurs recherches, peu importe le sujet.

2- Les séances thématiques :
Les groupes composés d’étudiants et de chercheurs désireux de présenter une séance thématique de leur choix (deux à quatre communications) sont les bienvenus. Pour chaque séance, une personne doit se porter responsable de son organisation (cueillette des propositions de communication, déroulement de la séance, choix du président de séance si possible, etc.). Cette personne doit soumettre à Artefact les données suivantes : la thématique en question, les propositions de communications qu’elle aura préalablement recueillies, et enfin le déroulement de la séance (ordre de présentation).

3- Participation à la séance permanente sur la Franco-Amérique :
Les étudiants et jeunes chercheurs dont les travaux portent sur les francophonies canadiennes et américaines sont invités à soumettre leur candidature pour une participation à la séance permanente. Celle-ci se veut large et pluridisciplinaire : elle rejoint les chercheurs en histoire, en histoire de l’art, en archéologie, en archivistique, en ethnologie et en muséologie. Une bourse particulière sera attribuée à la meilleure communication. Cette séance est parrainée par le Secrétariat des affaires intergouvernementales canadiennes du Québec (SAIC).

Chaque proposition de communication, en plus d’indiquer clairement l’option choisie, doit comprendre les éléments suivants :

un résumé d’un maximum de 20 lignes (comprenant une courte mise en contexte du sujet, une problématique claire et les idées principales de l’exposé);
les mots-clés qui définissent le mieux le sujet;
les coordonnées du communicant accompagnées d’une courte biographie (nom complet, discipline, cycle d’études, université, téléphone, adresse postale et électronique, champ de recherche et principales publications, s’il y a lieu);
l’indication pour l’utilisation d’équipement (projecteur de diapositives, rétroprojecteur ou projecteur multimédias) en vue de votre présentation.
Veuillez prendre note qu’Artefact s’engage à payer une partie de vos frais de déplacement et d’hébergement.

Faites parvenir le tout d’ici le lundi 17 novembre 2008 à l’adresse électronique suivante : artefact@hst.ulaval.ca

Composé des membres du Comité exécutif d’Artefact, le comité de sélection analysera votre proposition et vous donnera une réponse vers la mi-décembre 2008. Votre proposition sera diffusée sur la page Web d’Artefact. De plus, vous aurez la possibilité de soumettre le texte de votre communication dans les Actes du 9e Colloque étudiant du Département d’histoire. Notez que des bourses seront remises aux meilleures communications orales. Pour toute autre information :

ARTEFACT
Pavillon Charles-De-Koninck, local 3248
Université Laval
1030, av. des Sciences-Humaines
Québec, Qc G1V 0A6
Adresse électronique : artefact@hst.ulaval.ca
Page web : http://www.hst.ulaval.ca/artefact

vendredi, septembre 12, 2008

Discussion entre Canetti et Adorno

Extrait d'une discussion radiophonique qui a eu lieu en 1962 entre Elias Canetti et Theodor Adorno, publiée dans Elias Canetti, Die gespaltene Zukunft (Hanser Verlag, 1972). Ma traduction, à laquelle je vais sans doute apporter des corrections ultérieures car elle est encore au stade illisible comme vous pouvez le constater, est celle de la traduction anglaise parue dans la revue Thesis Eleven, Vol 45, no. 1 (1996).

Adorno: Je sais que sous plusieurs aspects, vous différez fortement de Freud et vous êtes très critiques envers lui. Sous un aspect méthodologique, cependant, vous êtes certainement en accord avec ce sur quoi il a souvent mis l'accent, surtout quand la psychanayse en était encore à son stade de formation et n'était pas encore devenu quelque chose de complètement réifié, c'est qu'il n'avait aucune intention de rejeter ou de contester les résultats des autres sciences établies, mais il voulait ajouter à ce qu'elles avaient négligé. Il considérait cette négligence, et les causes de cette négligence, comme extrêment essentielles puisque cela possède un caractère crucial de la vie humaine en commun, comme c'est justement le cas pour vous. Vous pourriez, je crois, élucider cela au mieux par l'importance centrale que la question de la mort joue dans votre travail, comme dans celui des travaux anthropologiques, au sens large, aujourd'hui. En rapport précisément à ce complexe de mort−si vous me permettez de m'exprimer de manière si pompeuse pour un fait aussi simple−vous pourriez doonez à nos auditeurs une idée, un modèle de ce qu'est effectivement cette dimension négligée, et quels aspects dans l'expérience de la mort, par exemple, ont une valeur particulière pour vous. Ainsi nous pourrions bénéficier d'un aperçu fructueux de votre méthode et reconnaître que ce n'est pas seulement le problème de ce qui est plus ou moins reflété, mais des dangers de l'acceptation sans questionnement, ce dont vous voulez nous rendre conscient et le diffuser dans l'esprit des Lumières.
Canetti: C'est, je crois, tout à fait exact que la considération de la mort joue un rôle majeur dans mes investigations. Si je devais donner un exemple de ce à quoi vous avez référé, alors ce serait la question de la survie, qui selon moi a été très insuffisament considérée. Le moment où un être humain survit à un autre est un moment concret, et je crois que l'expérience de ce moment a des conséquences très profondes. Je pense que cette expérience est recouverte par la convention, par ce qu'on devrait ressentir quand on fait l'expérience de la mort d'un autre être humain, mais derrière cela, un certain sentiment de satisfaction reste caché. Et de ce sentiment de satisfaction, qui peut même être un triomphe−comme dans le cas d'un combat−quelque chose de très dangereux peut survenir si le fait arrive à plusieurs reprises et qu'une accumulation se produit. Ces expériences de la mort d'un autre homme qui s'accumulent dangeureusement sont, je crois, un germe essentiel du pouvoir. Puisque vous parlez de Freud−je suis le premier à admettre que son approche innovative des choses dans laquelle il ne s'est jamais laisser distraire ou affoler, m'a profondément marqué dans mes années de formation. Maintenant, évidemment, je ne suis plus convaincu par certains de ses résultats et je me dois de m'opposer à certaines de ses théories. Mais pour sa manière d'approcher les choses, je conserve toujours un profond respect.
Adorno: Précisément, sur ce point que vous venez de soulever, je voudrais rappeler qu'il y a une forte convergence entre nous. Dans La dialectique de la raison, Horkheimer et moi avons analysé le problème de l'auto-préservation, l'auto-préservation de la raison, et nous avons découvert dans le processus que ce principe d'auto-préservation qui trouve sa première formulation classique dans la philosophie de Spinoza, et que vous appelez selon votre terminologie le moment de survie, c'est-à-dire la situation de survie dans le sens précis où cette motivation d'auto-préservation devient “sauvage”, efface toute relation avec les autres et se transforme en force destructrice. Vous ne connaissiez pas notre travail et nous ne connaissions pas le vôtre. Je crois que notre accord sur ce point n'est pas le fait du hasard, mais indique ce qui est devenu pointue dans la crise de notre situation contemporaine qui est après tout cette crise d'une auto-préservation sauvage, une survie sauvage.


jeudi, septembre 11, 2008

Donna Haraway, extrait du débat avec David Harvey

Traduction d'un extrait de "Nature, Politics, and Possibilities : A Debate and Discussion with David Harvey and Donna Haraway", Environment and Planning D: Society and Space, vol. 13 (1995), p. 507-527.

"Haraway : Parfois on se sent comme si on n'avait que peu de choix émotionnels. Mais le point qui est pour moi le premier et le plus évident est qu'aucun monde n'est jamais définitivement fermé, que l'imagination d'un monde fermé témoigne d'une condition pathologique qui s'appelle la paranoïa [rires]. Et le sentiment d'un système complètement fermé n'est certainement pas marxiste; le sentiment d'une clôture définitive de toute possibilité est un symptôme psychologique particulier devant une impression d'écrasement, et pas une prise de position sur la structure du monde, à mon avis. Chercher les craques est la règle numéro un. Et la recherche des craques ne se fait pas nécessairement à partir d'un point de vue marginal, d'une voix de résistance ou d'un lieu qui n'a pas encore été colonisé, mais plutôt comme le pose Susan Leigh dans un texte magnifique qui explore sa propre allergie aux oignons–c'est un problème trivial au milieu des souffrances du monde, mais Leigh l'utilise comme levier analytique.
Être allergique aux oignons est un problème difficile alors qu'il faut avertir les organisateurs de colloques et les restaurants. Mais si les gens qui nous entourent ne font pas attention à la présence oignons dans le contenu des mets, on risque de devenir très malade très rapidement au point où l'on peut en mourir. Ceci étant dit, Leigh ne fait pas d'activisme pour bannir les oignons où quoi que soit du genre; mais elle s'intéresse à discuter de ces systèmes de commensurabilité dans le monde, avec lesquels les gens devraient pouvoir vivre, mais ne peuvent pas. Elle utilise cette incommensurabilité comme point de départ cognitif pour la théorie sociale. Prenons un exemple plus sérieux. Si vous vous intéressez, disons, à l'informatisation du monde et à la globalisation du monde par l'expansion des télécommunications, vous ne chercherez pas d'espaces de résistance chez les guerriers primitivistes anti-technologie. Vous débuterez plutôt votre enquête politique et intellectuelle chez les gens qui, malgré eux, sont obligés de vivre à l'intérieur d'un système de commensurabilité dans lequel ils ne peuvent vraiment s'adapter. Donc si vous examinez les circulations de monnaies, vous prenez la position du travailleur qui est absolument forcé de vivre à l'intérieur d'un système
de circulation d'argent , mais qui ne peut pas vraiment s'y adapter en une manière qui a des implications cognitives et politiques pour la possibilité d'autres mondes vivables. Vous serez toujours en train de tournoyer à travers votre recherche et vos pensées de la perspective d'un système particulier de commensurabilité, que ce soit l'argent, l'information ou l'ADN, les différentes devises communes qui rassemblent les gens dans des mondes partagés, qu'on le veuille ou non. Vous travaillerez à partir, non pas la position marginale d'un certain point de résistance qui est à l'extérieur du territoire de la domination,
mais des différentes manières de ne pas pouvoir s'adapter."

mercredi, septembre 10, 2008

Free E-book: Alain Badiou, The Concept of Model


English translation of Alain Badiou's early book, Le concept de modèle is available in .pdf format at the re-press website.

You can also find it at Google books.

From the publisher's website :
"The Concept of Model is the first of Alain Badiou’s early books to be translated fully into English. With this publication English readers finally have access to a crucial work by one of the world’s greatest living philosophers. Written on the eve of the events of May 1968, The Concept of Model provides a solid mathematical basis for a rationalist materialism. Badiou’s concept of model distinguishes itself from both logical positivism and empiricism by introducing a new form of break into the hitherto implicated realms of science and ideology, and establishing a new way to understand their disjunctive relation. Readers coming to Badiou for the first time will be struck by the clarity and force of his presentation, and the key place that The Concept of Model enjoys in the overall development of Badiou’s thought will enable readers already familiar with his work to discern the lineaments of his later radical developments. This translation is accompanied by a stunning new interview with Badiou in which he elaborates on the connections between his early and most recent thought."

"Since at least White and Leach ... or Malinowski and Boas for that matter ..."

Marshall Sahlins, "Two or Three Things that I Know about Culture", The Journal of the Royal Anthropological Institute, Vol. 5, No. 3 (Sep., 1999), pp. 399-421.

Sure enough, Professor Sahlins does know quite a bit more than two or three things about culture. In this article he strongly takes position against the fonctionalist reduction of culture to social forms. More specifically, he criticizes the current trend (is it still current? I feel like I'm totally out of touch sometimes) of deconstructing invented traditions. Perhaps it's the right time for me to return to my much beloved quote from Taussig's Mimesis and Alterity:

"When it was enthusiastically pointed out within memory in our present Academy that race, or gender, or nation ... were so many social constructions, inventions and representations, a window was opened, an invitation to begin the critical project of analysis and cultural reconstruction was offered. And one still feels its power, even though what was nothing more than an invitation, a preamble to investigation has, by and large, been converted instead into a conclusion–eg. "sex is a social construction," "race is a social construction," "the nation is an invention," and so forth, the tradition of invention. The brilliance of the pronouncement was blinding. Nobody was asking what's the next step? What do we do with this old insight? If life is constructed, how come it appears so immutable? How come culture appears so natural? If things coarse and subtle, then surely they can be reconstructed as well? To adopt Hegel, the beginnings of knowledge were made to pass for actual knowing.
I think construction deserves more respect; it cannot be name-called out of (or into) existence, ridiculed and shamed into yielding up its powers. And if its very nature seems to prevent us–for are we not also socially constructed?–from peering deeply therein, that very same nature also cries out for something other than analysis as this is usually practiced in our reports to our Academy. For in construction's place–what? No more invention, or more invention? And if the latter, as is assuredly the case, why don't we start inventing?"

What if we stopped treating culture the way functionalists treated society, as the explanation rather than the matter to be explained? We know the culturalist tautological fallacy of "Tribe X do A and B, think C and D, and believe E and F because it's in their culutre." "So what does their culture consist of?" "Well... doing A and B, thinking C and D, believing E and F." So how does Sahlins manages to defend the operationality of the concept of culture?

First, he takes us back to the the first half of the 20th Century, showing us how current arguments between British social anthropologists and American cultural anthropologists are actually nothing new under the sun, "new wines in old bottles". At the heart of Sahlins' point, there is Leslie White's assertion, in 1949, that the symbol is constitutive of human existence, as opposed to the structural-functionalist claim that culture (symbols) reflects social structures or social relations. Nowadays, the epitome of that would perhaps be bourdieusian sociology, but that's another matter. The bone of contention for mid-20th Century social anthropogists seemed to be that the notion of culture, put forward but cultural anthropologists such as Boas, tends to reify a heterogeneous web of representations, practices, social relations, artifacts and so on into an artificial coherent entity accounting for a group's identity. "Misplaced concreteness" Whitehead would have said. But to whom? The definition of culture as a coherent totality embedding the social life of individuals and cementing a collective identity is far for being so straightforward in the works of Boas and Malinowski.

Now, in the context of today's avalanche of claims for cultural recognition from communities around the world–what French Republicans, never in shortage for barren catchwords, would sometimes call "communautarisme"–, the assault on the notion of culture, armed with the arguments that traditions are invinted, communities are imagined, and so on, is back in business. I get the feeling here that Adam Kuper's Invention of the Primitive Society, though not cited in the article, is Sahlins' main target. But, again, nothing too new. As Sahlins puts it: "Critique has been able to perform such magical intellectual feats as changing Malinowski's mythical charters into Hobsbawm's invented traditions without anyone even noticing they are virtually the same thing." And indeed, one of the main problems with contemporary critical gestures of unveiling invented traditions is the moral judgment often associated with it. Aren't we stuck again in that Orientalist outlook when, as Zizek would points it, we wonder at how some people around the world still do take their traditions seriously. Don't they know better?

But Sahlins' main line of argumentation resides in his critique of conflating cultural effects and cultural properties. Analyses that strive at relating cultural objects (examples enumerated are, among others : sumo wrestling, Ojibway fishing, Hawaiian Hula dancing) to power struggles, social structures, etc. too often miss the ontological specificity of the cultural object itself and how it is being entangled in a constant process of reinvention in different situations. Now taken this way around, culture neither appears as a singular overarching explanation for the totality of human existence nor as a cloud of epiphenomena popping out ex nihilo. For Sahlins, culture does not deny agency, historical change or idiosyncrasies, but he asserts strongly that traditional epitomizing signs, classifications, symbolic boundaries do play a fundamental role in defining communities.

dimanche, août 24, 2008

CFP : A Return to the Senses

A Return to the Senses: Political Theory and the Sensorium
- A Theory & Event Conference -
May 7 – 9, 2009

The resurgence of scholarly research on the nexus between politics and aesthetics has brought to the fore rich and diverse investigations on the role of the senses in political life. Whether engaging the theories of perception that configure our understandings of justice, or forms of aesthetic experience in an ethics of appearance, or the role of affect and the passions in human motivation, the concerns that motivate these and other cognate inquiries stem from an important fact of pluralist democratic societies: namely, that individuals or groups in pluralist democracies attend to one another at the level of appearances. In this respect, how we imagine the configuration, disposition, character and function of the senses when engaging political events is of critical importance for political theory.

In collaboration with the political and cultural theory journal Theory & Event, an international conference will be held at Trent University in Peterborough (Canada) on May 7 – 9, 2009. Multidisciplinary in scope and ambition, this conference seeks proposals from scholars whose research interests pursue the diverse cultural sites of political theory’s sensorium. Such sites might include television, cinema, new media, food, music, and dance; practices of visibility, iteration, aurality, flavor; contemporary and historical treatments of perception and taste, time and movement – from a multitude of political, historical and theoretical perspectives.

The submission deadline for proposals is October 1, 2008. Please submit abstracts of 300-400 words (Ph.D. candidates should indicate their expected date of completion) to the following email address: sensorium2009@gmail.com. Notifications of acceptance will be sent out in January, 2009.

Conference Organizer:
Davide Panagia
Canada Research Chair in Cultural Studies
Traill College, Trent University

Conference Coordinator:
Adrienne Richard
The Center for the Study of Theory, Culture, and Politics
Trent University

Sponsored by the Canada Research Chair in Cultural Studies and The Centre for the Study of Theory, Culture, and Politics at Trent University.


Davide Panagia
Canada Research Chair in Cultural Studies
Trent University
Peterborough, ON
Canada K9J 7B8
Email: sensorium2009@gmail.com
Visit the website at http://www.trentu.ca/theorycentre/conferences_sensorium2009.php

mercredi, août 13, 2008

Bergson and organization studies


Stephen Linstead, "Organization as Reply: Bergson and Casual Organization Theory", Organization, Vol. 9, no. 1 (2002), p. 95-111.

Anthony O'Shea, "The (R)evolution of New Product Innovation",
Organization, Vol. 9, no. 1 (2002), p. 113-125.

Roland Calori, "Organizational Development and the Ontology of Creative Dialectical Evolution",
Organization, Vol. 9, no. 1 (2002), p. 127-150.

Martin Wood, "Mind the Gap? A Processual Reconsideration of Organizational",
Organization, Vol. 9, no. 1 (2002), p. 151-171.

"Je ne vois qu'un moyen de savoir jusqu'où l'on peut aller : c'est de se mettre en route et de marcher." (Henri Bergson, L'énergie spirituelle)

While pursuing my research on the administration of world's fairs I came across many evidences accounting for the actual disarray of the operations which, while following clear organizational principles, had to deal with all sorts of conflicts, negociations, concessions and so on. The construction of that geometrical utopian place was, if not a mess, at least not so straightforward as it might seem and certainly not like the archetypal utopian gesture of an immediate projection of ideals in the material world. So, the production of order, cleanliness and fixed identities isn't that clean, orderly and fixed in time and space. Now on second thought, I realize that such a statement sounds a bit like a commonsensical "post-foucaldian" platitude. Nowadays, deconstructing management ideology is business as usual if anything, so what crucial insights would Bergson's philosophy provide to organization studies?

A 2002 issue of Organization published three contributions from management specialists who explore the relevance of Bergson for organization studies. The articles are introduced by Stephen Linstead, Professor of Management at Essex and well-versed in postmodern philosophy. Martin Wood uses Bergson's war on frozen states to question and undermine the ontological separation between production and uses of organizational knowledge; Andrew O'Shea draws on Bergson's theories of duration and creative evolution to undermine the implicit linear grand narrative of innovation in management and to underline the multiplicity of processes and temporalities in the emergence of innovations; and Roland Calori provides a sound attempt at outlining dialectics at work in creative evolution.

Now I have to confess my personal astonishment at the use of thinkers such as Bergson or Deleuze as food for thought for management theory, but once past the surprise I'm left with mixed impressions on these contributions. All contributors do avoid with care the methodological trap of "applying" theoretical insights from Bergson to empirical cases as with an interpretation grid, which would lead to your anti-Bergsonian fixation of life and reality. However, with perhaps the notable exception of Calori's dialectical ventures into the concepts "becoming" and "relations" , I'm stuck with the feeling that, although these endeavors do shed some light on what oraganization throries might actually be about nowadays (something I'm absolutely not familiar with), they don't seem to get us much farther than my personal spontaneous reflections evoked above and most of the recent Deleuzian-pragmatic ruminations.

jeudi, août 07, 2008

Dernier numéro de TC&S sur Alfred North Whitehead


Si la philosophie d'Alfred North Whitehead occupe une place importante dans certains courants du renouveau pragmatiste en sciences sociales, notamment l'Actor-Network Theory et la Non-Representational Theory, la pertinence sociologique, anthropologique et politique du travail de philosophie spéculative mené par l'auteur de Process and Reality n'a sans doute pas encore reçu l'attention qu'elle mérite. Sa réflexion autour des notions d'abstraction, d'expérience et de concrescence permet de déséquilibrer notre approche des faits sociaux en appréhendant la multiplicité mouvante de la réalité sociale sous un angle relationnel qui évacue les dualités sujet/objet, agent/structure, réel/construit.

Le numéro de juillet 2008 de Theory, Culture & Society explore les applications possibles de Whitehead et la pertinence heuristique de son ontologie pour la recherche en sciences sociales. Avec des contributions de : Michael Halewood (introduction), Andrew Goffey, Mike Michael, Alberto Toscano, James Williams, Isabelle Stengers, Éric Alliez, Mimei Ito, Claire Blencowe.

dimanche, août 03, 2008

Parution : L'Autre: création et médiation

Les colloques et publications sont à peu près nos seuls moments de gratification sociale pour le travail qu'on accomplit, donc je me permet un peu d'auto-publicité : la parution récente chez Peter Lang de Günter Krause (dir.), L'Autre: création et médiation, dans lequel j'ai contribué avec un article sur (surprise-surprise) l'alimentation aux expositions universelles.

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