samedi, novembre 15, 2008

Autres appels à contributions pour Conserveries mémorielles (Mémoire à court terme)


Mémoire à court terme


Numéro dirigé par :

Jocelyn Gadbois, doctorant en ethnologie, Université Laval et École des Hautes Études en Sciences Sociales

Catherine Vézina, doctorante en histoire, Université Laval et Centro de Investigación y Docencia Económicas


La mémoire collective sera (heureusement pour l’actuel) toujours menacée par l’oubli. Cette menace rend plus précieux encore les témoignages (oraux, écrits, artefactuels, visuels, virtuels, etc.) du passé, voire du présent. Ces témoins sont là pour se souvenir, pour se rappeler, pour raconter.


À mémoire d’hommes, le souvenir est si intimement lié aux témoins, qu’on le relègue volontiers aux sentiments (notamment la nostalgie), aux impressions peu « rationalisables », à la commémoration du Moi. Pour qu’il y ait reconnaissance, valorisation, appropriation et identification, une mise à distance (historique, culturelle, philosophique, etc.) de cette intimité est nécessaire ; le souvenir doit réussir à s’édifier (aussi) comme un vide, comme un manque, comme une absence.


Parfois, les témoins sont seulement absents. Il y a ici un angle mort ; ces témoins vivront le drame de ne jamais passer à l’histoire. Ils mourront dans l’oubli avec leurs souvenirs, malgré leurs tentatives de se (re)mettre en valeur. Ils échoueront complètement à leur tâche de s’épargner du formatage de l’oubli. Pour eux, le dialogue est devenu impossible. En ce sens, le souvenir de voyage rapporté par un ami finira ses jours à la poubelle, les photos d’un parent éloigné ne réussira qu’à présenter un inconnu, un monument sera laissé à l’abandon, des documents seront égarés dans l’indifférence, un sujet ne sera jamais étudié. Pourquoi ces témoins sont-ils condamnés ? Qu’est-ce qui se passe immédiatement avant et après l’oubli ?


Ce questionnement laisse se suspendre la notion de mémoire à court terme. Comment pourrait-on la définir ? Comme une usine de souvenirs à bas prix ? Une épreuve de mise à distance ? Un passage obligé ? Une mémoire affective ? Une mémoire du présent ? Quelle forme peut-elle prendre dans l’actuel ? Peut-elle rejaillir de l’oubli ? Peut-elle être récupérée et remise en valeur ? Et demeurer intacte ?


Le long terme ne semble pas une qualification accessible à tous les souvenirs. Ils doivent attendre, dans l’oubli, d’être en mesure de rendre intelligible (à nouveau) l’actuel. Cette attente peut demeurer vaine et conduire à leur perte. Ces pertes de mémoire laissent cependant la place à de nouveaux souvenirs, à une nouvelle mémoire à court terme qui s’effondrera, elle aussi, dans l’oubli.


Dans le cadre de ce numéro de la revue virtuelle Conserveries Mémorielles, nous invitons les auteurs à réfléchir à cette notion et de mettre à l’épreuve sa pertinence dans l’axe des études sur la mémoire. Les propositions de contributions (autour de 250 mots) sont attendues le 5 janvier et les article (maximum 8000 mots) devront être acheminés au plus tard le 5 mars 2009.


Veuillez envoyer votre proposition et votre article aux adresses suivantes : memoire_courte@yahoo.fr et c.memorielles@celat.ulaval.ca

Pour plus d’informations, consultez le site de la revue :

http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm

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